FABRICE CAZENAVE

BIOGRAPHY

“The reality is not what we see. We need all our senses to feel the real.”

Fabrice Cazenave

Born in 1975 in Mourenx (France) Fabrice Cazenave principally uses drawing to explore the close connections that operate between a place, the people who pass through it and the resulting energy flows. He seeks to discover how an environment is able to transform us through the sensations it gives us, and how our cognitive biases, our knowledge, our beliefs can distort our perceptions and our understanding of the world. His approach is based on observation and experimentation: through self-hypnosis processes he enters into relation with the elements that make up the chosen landscape in order to try to detect its sensory imprint, the persistence of bodies on the memory of premises.

FABRICE CAZENAVE 

Au départ il y a eu la chute. Et il a fallut se relever. Il y a un questionnement fondateur et fondamental chez moi, qui est le moteur de ma pratique artistique. Il est le centre, le but de mes recherches. J’utilise tous les moyens possibles pour tenter de trouver une réponse à cette question. Je l’encercle, je l’attaque de tous les côtés. Comme une question en suspend. Une attente. Quelque chose qui travaille sans cesse. 

Un phénomène est ce qui est perçu en conscience et dont l'origine se situe dans la nature ou dans le domaine du mental. Tous les phénomènes ne sont pas perçus en pleine connaissance, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas forcément remarqués; j'essaie à travers mes travaux de dégager les limites du rationnel dans la perception d'un lieu. Comment celui-ci nous modifie à travers les perceptions que l'on en a, et à quel moment nos biais cognitifs, nos croyances, notre culture nous font basculer dans l'irrationnel.

Tous les sens sont sollicités pour découvrir un nouveau trait : souple, nerveux, sinueux, rapide et précis. Une qualité du dessin qui viendrait du ressentit. Etirer une ligne, l’incurver, lui donner sens et forme. Tester les outils pour trouver l’aisance de la main. Puis délier le poignet, le coude et l’épaule. Je viens de la danse, tout le corps est au travail. Une forme de transcription qui ne passerait plus essentiellement par l'oeil. Ainsi le toucher, l'ouie, l'odorat, le goût et les stimulations somesthésiques sont sollicités. Mon dessin, même s'il paraît explosé, anarchique, pouvant tendre vers l'automatisme, est en fait très contrôlé, rigoureux et détaillé. J'appréhende le dessin de l'intérieur du corps. La main est dirigée par les sensations internes des muscles, des nerfs, des articulations, des flux physiologiques, des courants d'énergie qui répondent aux stimuli extérieurs. Il y a un mouvement qui part de l’extérieur (le monde) vers l’intérieur du corps, qui est alors décomposé en sensations que retranscrit la main sur le papier ou dans l’argile. C’est un état de conscience élevé sur des micros évènements internes et externes à ce corps.

Ma démarche relève d’une conception élargie du dessin qui appréhende ce dernier en tant que processus de découverte et d’expérimentation. En plus de mes dessins, ma pratique comprend des objets et des performances qui en sont comme pour un rizhome, des excroissances simultanées. Peu importe la temporalité de création, la réciprocité est de mise: chaque série d’oeuvres peut ainsi affecter la conception d’une autre. Elles restent ouvertes dans le temps et gagnent par l’expérience des autres. Chaque élément est un potentiel en devenir (ou au repos alternativement).

Tout est en mouvement, en perpétuel échange et transformation, tout entre en situation d’interpénétration. Il n’y a plus de coupure entre l’homme et son environnement, au contraire, une continuité que j’essaie de transcrire à travers une combinaison de dessins et d’objets. A chaque fois l’objectif vise une cohérence d’ensemble. Toutes mes propositions participent à un ensemble plus vaste où chacune soutient l’autre, s’y accorde, lui répond, la lance vers un autre état. Mises en parallèles elles se questionnent mutuellement pour faire émerger de nouveaux sens, de nouvelles lectures.

C’est un art qui part du sensible en direction de la raison. Comme une matérialisation de ma pensée. Mon esprit se structure à partir de l’organisation qu’il met au jour par mon expérience du monde, ma relation avec la nature et l’environnement dans lequel je choisi de m’installer. Je travaille la plupart du temps en aveugle, les yeux fermés. Je ressens, je goute, je touche, j'explore le territoire, et retranscrit simultanément ces sensations en schémas espace-corps.

Mon travail se fonde toujours sur une certaine vérité de l'expérience. Entre science et spiritualité, connaissance et superstition, des expériences cognitives précises et délicates. Des tentatives de cartographier l’intangible et l’indicible. Je ne suis pas dans le discours mais dans le présent, dans l’être, telles les empreintes qui sont laissées par le passage des animaux et qu’on appelle vestiges.

In The Garden Of Shadows 2020

Fabrice Cazenave’s exhibition The Garden of Shadows provides plenty of evidence that the artist arrived at Murray’s Cottage from Paris with a willingness to engage with the spirits of the place and the country. Cazenave’s practice particularly involves an engagement of all the senses with all the stimuli they encounter – be it the slightest pressure of wind on the skin, the adjustment of muscle and bone to ground oneself , a filtering within the auditory cortex of the sounds of rustling leaves. Trained to a high level as a dancer, Cazenave’s control of his breath allows him to go deep. Although he has done drawings under hypnosis, to date he had almost exclusively made site specific drawings in partnership with the locus geni of an area of woodland near the family home in Pau, near the Pyrenees, France.

“The reality is not what we see. We need all our senses to feel the real.” F. Cazenave London February 2019
Once installed at Murray’s Cottage in Hill End, Cazenave would wake early, water the plants and feed the birds. Entranced by the intensity of light he would then start early, to draw in the early hours. He would move across the lawn of the cottage as the sun moved across the sky, following and drawing the shadows of the trees and plants. Three large hangings feature in this show, all of which originated as black lengths, pre-bleached to the beige of the land not in the Australian sun but in a Parisian bathtub. Cazenave then drew directly onto the fabric using charcoal and pencil, creating a time-based portrait of the garden, not of figurative fact but of something much more transitory, an illusion, a picture of something that was never there.

Once the outlines were done, the sun had risen to its height and the shadows had disappeared, Cazenave would pack his materials away and, after a quick lunch, would head into Hill End to work on his series of ‘close eye’ drawings. Cazenave has been drawing with his eyes closed for many years. He does this to move his focus inwards, into the sinews and synapses of his body, tracing the subtle movements of his mind through the viscera. For this series, Cazenave would work on pre-prepared sheets on paper, on which a kind of charcoal wash would be marked, often using the fingers, or parts of the forearm to materia- lise his sensory responses.

In addition to the three large works on fabric and the series of twenty four ‘close eye’ drawings of the landscape, Cazenave completed two works that merge layers of paper and acetate, figurative drawing overlaid with a blind drawing. “...a drawing of the energy of the place. One is no more real than the other”.

Cazenave felt the weight of ghosts around him during his residency, yet he also felt an extraordinary freedom, once walking some distance from his home, climbing up into the hills and taking off his clothes to feel the wind and hear the rush of birds in the airstreams. And despite being conscious of the possibility of the very earth collapsing under his feet (disused mine shafts can be a danger) he found an unexpected comfort that allowed him to connect with the spirits around him. “I found a deep connection with Hill End. Everything was better, my health was better, no headaches, nothing. Everything was better for me. I was alone, and absolutely free.” 

Brighton, 2019, John Marchant.

Fabrice Cazenave: 5 Minutes De Dessin.

This video was produced for the Lisbon Fine Arts and their Five Minutes Of Drawing series of student workshops.

 
  • Antipolis, exposition de fin de résidence au musée Picasso d'Antibes, espaces Les Arcades. ANTIBES 2021.

    The Garden Of Shadows, Bathurst Regional Art Gallery. NSW AUSTRALIA 2019.

    The Garden Of Shadows, Die Brucke. LILLE 2019.

    Invocations, Die Brucke. LILLE 2018.

    Solar Cream, commissaire John Marchant, Eagle Gallery. LONDON 2017.

    Hyperballad, commissaire Azad Asifovich, galerie Nivet-Carzon. PARIS 2016.

    Cartographie Des Nuages, Centre d'Art Contemporain de Mourenx. MOURENX 2012.

    Avant Que Le Loup/Autoportraits, Galerie de Belleville. PARIS 2007.

  • Houtskoll, Rijksmuseum Twenthe, Enschede. Pays-Bas (à venir) 2024.

    Réminiscences De Paysages, commissaire Pauline Lisowski. Galerie SONO (à venir) 2024.

    Houtskoll, Kloster Bentlage Rheine. ALLMANGNE (à venir) 2023.

    Anonymous Drawing 2022, Galerie Im Körnerpark. Berlin 2022.

    Drawing Now, Galerie La Ferronnerie / Brigitte Négrier. PARIS 2022.

    Drawing exhibition, Hill End Art Gallery. NSW Australia 2022.

    PARC, Galerie La Ferronnerie. PARIS 2022.

    Réminiscences De Paysage, commissaire Pauline Lisowski. (à venir) 2022.         

    Natures Mortes, Galerie Valérie Delaunay. PARIS 2021.

    Nature Morte, Galerie Sinople. PARIS 2021.

    Chambre D’Echo, exposition de fin de résidence à la Drawing Factory. PARIS 2021.

    
La Main Au Dessin, commissaire Agnès Callu, Galerie Place Ronde. LILLE 2021.

    Drawing Draw #5, Le lieu multiple. MONTPELLIER 2021.

    Another Realm, Silvis Contemporary, virtual gallery. NYC 2021.

    Affaires D'Etats, Galerie la Ferronnerie. PARIS 2021.

    
Espace Contraint/Sujet Libre, commissaire Carl Hurtin, PAHLM Cazères sur Garonne. FRANCE 2020.

    AMOUR II, commissaire Lauren Quénéhen, Galerie Héloïse. PARIS 2020.

    Le Salon De La Mort, commissaire Lauren Quénéhen, Espace Bertrand Grimont. PARIS 2020.

    Non Grata, commissaire Agnès Callu, galerie Marty de Cambiaire. PARIS 2019.

    Particules, commissaire  Evor, L'atelier, Voyage à Nantes. NANTES 2018.

    De La Texture Du Présent (performance filmée) dans le cadre de Desseins, Dessins, Designs (DDD): Epistémologie du dessin par Agnes Callu pour le Collège de France. FRANCE 2018.

    Then Me Too, Galerie Simpson curated by John Marchant, Swansea. WALES 2016.

    Then Me, Eagle Gallery curated by John Marchant. LONDON 2016.

    Pure Gold, John Marchant Gallery. LONDON 2016.

    European Contemporary Art Exhibition At Qingdao Sculpture Art Museum. CHINA 2015.

    Collection Gilles Balmet à l'occasion de l'exposition au Vog et à l’ESAD. GRENOBLE 2014.

    PAYSAGE, Artmandat, Barjols. FRANCE 2014.

    Dreaming Reality, RUSH Arts Gallery. NYC 2014.

    The Others - curated by John Marchant, Torino. ITALY 2012.

    Drawing Now, Artiste en focus, curated by John Marchant, Carrousel du Louvre. PARIS 2012.

    Cutlog, Bourse du commerce, curated by John Marchant (nominé pour le prix Arte/Cutlog). PARIS 2012.

    Trajectory, Bruxelles, curated by John Marchant. BELGIUM 2011.

    Drawing Now, Artiste en focus, curated by John Marchant, Carrousel du Louvre. PARIS 2011.

    Gone To Earth, Isis Gallery, John Marchant. LONDON 2009.

    Spunk, Envoy Gallery. NYC 2009.

    Alimentable, le BBB Toulouse. FRANCE 2005.

    Apparence 1, performance théâtre Sorano, Toulouse. FRANCE 2005.

    Apparence 1, performance Clermont-ferrand. FRANCE 2004.

    Relaps, Chapelle Cumin Auch. FRANCE 2003.

    Corps, action culturelle du BBB à L'ENFA, Toulouse. FRANCE 2003.

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